Riad Dar Khmissa Marrakech
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février 6, 2019

La RAM lancera la liaison Casa-Boston cet été

La RAM lancera la liaison Casa-Boston cet été
Casablanca sera la première destination africaine desservie par l’aéroport de Boston.
HuffPost Maroc

GETTY EDITORIAL
TRANSPORT – Cap sur l’“Athènes de l’Amérique”. La compagnie nationale Royal Air Maroc annonce une nouvelle route aérienne directe reliant Casablanca à Boston à compter du 22 juin prochain, trois fois par semaine.

Les lundi, jeudi et samedi, il sera possible de rejoindre la ville américaine à bord d’un Boeing 787 Dreamliner. Les vols seront programmés au départ de Casablanca à 17h00 (heure locale) pour une arrivée à Boston à 19h25 (heure locale), tandis que les vols retour quitteront Boston à 21h10 (heure locale) pour atterrir à Casablanca à 08h45 (j+1), précise la compagnie dans un communiqué. La capitale économique sera la toute première destination africaine que desservira l’aéroport international de Boston, selon le média Bisnow.

Et cette nouvelle liaison vient également renforcer le réseau de la compagnie marocaine en Amérique du Nord. Boston sera la quatrième ville desservie en direct par Royal Air Maroc aux Etats-Unis, après New York, Washington et enfin Miami prévue en avril 2019 selon la RAM.

Par ailleurs, elle portera à sept le nombre des routes aériennes directes opérées par la compagnie outre-Atlantique, relève le communiqué, notant que la compagnie dessert également Montréal, São Paulo et Rio de Janeiro.

La RAM lancera très prochainement la commercialisation des vols Casablanca- Boston sur son site ainsi qu’à travers les centres d’appel de la compagnie, le réseau des agences de voyages et autres supports internet de réservation.

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janvier 29, 2019

Pierre Niney fait monter la température à Marrakech

MAROC
29/01/2019 16h:10 CET
Pierre Niney fait monter la température à Marrakech
Deux photos de l’acteur ont émoustillé la Toile.
Rédaction du HuffPost Maroc

GETTY IMAGES
L’acteur français Pierre Niney à Rolland-Garros, en juin 2018.
PEOPLE – Six ans après être venu à Marrakech pour le tournage du film “Yves Saint Laurent” de Jalil Lespert, dans lequel il interprétait le célèbre couturier français, Pierre Niney est de retour dans la ville ocre.

L’acteur français de 29 ans, plutôt discret sur sa vie privée, coule visiblement des jours heureux avec sa compagne Natasha Andrews au Maroc. Les deux compagnons, parents d’une petite fille, ont publié cette semaine quelques photos ensoleillées sur leurs comptes Instagram respectifs, et deux clichés de l’acteur torse nu, dont un pris au Royal Mansour, qui ont émoustillé la Toile.

Le jeune homme était en effet plutôt connu pour son gabarit mince. Or il apparaît cette fois-ci tout en muscles, ce qui a fait réagir les internautes qui n’ont pas tari d’éloges sur lui.

Il faut dire que l’acteur a dû prendre 10 kilos de muscles pour incarner un pompier dans le film “Sauver ou périr”, sorti en novembre dernier. Il avait d’ailleurs déjà dévoilé une photo de sa masse musculaire sur son compte Instagram.

Dans une interview accordée à Paris Match, l’acteur avait raconté avoir suivi un entraînement intensif. “J’ai été formé dans une caserne. La rigueur des pompiers m’a tout de suite plu. J’ai participé à des entraînements, porté le matériel, je suis monté à la corde ainsi que sur la fameuse planche à 2,40m du sol, une épreuve symbolique”, confiait-il.

Pour prendre du poids, Pierre Niney avait expliqué avoir travaillé tous les jours avec un nutritionniste et un coach. “En tout j’ai pris 10kg de muscles. La difficulté a été de devoir les perdre pour la seconde partie du film dans laquelle Franck (le pompier qu’il incarne, ndlr) est à l’hôpital et est donc diminué physiquement. Pendant 3 semaines, je n’ai bu que des jus”.

Un habitué de Marrakech
L’ancien pensionnaire de la Comédie française est venu plusieurs fois à Marrakech. Lors de son passage au Festival international du film de Marrakech (FIFM) en décembre 2013, juste avant la sortie du biopic sur Yves Saint Laurent, l’acteur avait raconté à Paris Match plusieurs anecdotes de tournage et l’admiration qu’il porte à la ville marocaine.

“On a tourné dans les montagnes, à la villa Majorelle. Ce sont de très beaux souvenirs. On a fini de tourner les dernières séquences ici, et nous avons fait la fête après, avec toute l’équipe. C’était formidable. Il y a de toute façon un truc assez mystique avec cette ville”, expliquait-il. “Je me suis intéressé à son histoire quand j’ai travaillé sur la vie d’Yves Saint Laurent. La découverte du Maroc et de Marrakech fut une grosse révélation dans sa vie. Cela a influencé son style, le choix des couleurs. Il y a quelque chose de mystérieux, d’envoûtant.”

L’acteur avait également confié avoir de nombreux souvenirs liés à la ville. “J’ai vécu des choses fortes avec l’équipe, ici. On a conduit dans les montagnes, à moto à 90 km/h, sans frein, avec Guillaume Gallienne à l’arrière (Guillaume Gallienne interprète Pierre Bergé dans le film, ndlr). C’était un modèle des années 50 réparé à la va-vite par un garagiste marocain cinq minutes avant de tourner”, racontait encore l’acteur, ajoutant: “On a tourné juste là”, montrant la façade d’une villa dans le quartier de l’Hivernage. “C’est ‘ma’ maison d’enfance, à Oran. Pour limiter les déplacements, on a reconstitué la ville d’Oran ici. Il y avait des ânes, des motos, des voitures d’époque”.

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janvier 24, 2019

La nouvelle aérogare de Guelmim, un petit bijou d’architecture

La nouvelle aérogare de Guelmim, un petit bijou d’architecture
Jeudi 24 janvier 2019 à 17h12
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La nouvelle aérogare de Guelmim, un petit bijou d’architecture
Photos Fernado Guerra /FG+SG
Avec un budget modeste à cette échelle (273,5 MDH), la nouvelle aérogare de Guelmim est un petit bijou architectural posé aux portes du Sahara marocain, parfaitement digne de cette région chère au coeur des Marocains. Elle a été officiellement inaugurée le mardi 22 janvier 2019 par le Roi Mohammed VI.

La nouvelle aérogare de Guelmim a été réalisée par Groupe3 Architectes (Omar Tijani et Skandar Amine). Elle s’intègre à une infrastructure militaire existante située à 3 km au nord de la ville, moyennant la consolidation de la piste d’atterrissage et de ses abords ainsi que l’aménagement d’infrastructures d’accès.

Les architectes ont voulu un projet “simple, efficace, où les ambiances sont maîtrisées”. Deux phases sont prévues: la première qui vient d’être mise en service, de 7.000 m2 et une second quiaura la même superficie. Pour ce faire, ils ont opté pour “une conception linéaire, parallèle aux pistes”. L’extension ou les extensions pourront s’étendre de part et d’autre du module central.

“La flexibilité des usages et la modularité sont des composantes essentielles de cette machine à flux qu’est une aérogare”, explique Groupe3 Architectes. En effet, les parcours des voyageurs ainsi que leurs contrôles sont amenés à changer dans le temps, notamment en fonction des règles de sûreté nationales ou internationales et des évolutions technologiques. De ce fait, les architectes ont opté pour “la grande portée, libérant le sol de points porteurs trop nombreux et un système de partition et de cloisonnement évolutif, lié a un tramage régulier du bâtiment”.

Le bâtiment est de type halle, ce qui “permet de maîtriser l’économie du projet et les coûts de maintenance dans le cadre de son exploitation”.

Le climat local, lumineux, sec et très chaud, a imposé naturellement un travail sur “la protection solaire et sur la recherche d’un maximum d’apport de lumière naturelle”.

Le bâtiment de l’aérogare est constitué de :

-Deux halles légères, en acier, en double hauteur, de 21 m d’épaisseur, correspondants aux espaces d’attentes, s’ouvrant très largement sur le paysage d’un côté et sur l’activité des pistes de l’autre, protégées par de très larges débords de toiture et une façade filtre.

-Un corps central linéaire, interface entre les zones sous douane et hors douanes, où s’organisent les fonctions de filtre et de contrôle, surmonté d’un patio apportant de la lumière naturelle au cœur du bâtiment. Ce cœur frais est situé sur l’axe général du plan masse de l’aéroport, constitué de jardins aménagés et de murs de terre crue.

“Les façades sont constituées de larges débords de toiture. Ils apportent une ombre protectrice, et autorisent l’usage du verre. En retrait, le verre permet d’apporter la clarté et la transparence, nécessaires à un bon repérage et une bonne orientation des usagers. Ces larges débords de toitures sont revêtus d’une enveloppe filtre constituée de métal peu émissif”, selon les mêmes sources.

Ce filtre est un “patchwork de panneaux perforés qui dessinent l’ombre et colorent la lumière”. Les deux architectes le décrivent comme “à la fois apaisant et protecteur et subtilement évocateur des thèmes décoratifs de la culture régionale”.

Bioclimatique

Les concepteurs ont eu recours à l’architecture en grande partie bioclimatique, rendant l’usage de la climatisation accessoire ou additionnel et ceci, grâce à “la bonne protection solaire assurée en façade et la bonne isolation thermique en toiture” ainsi que “la grande hauteur des volumes intérieurs du bâtiment”.

Les pare soleils en façade permettent également d’avoir des façades entièrement vitrées assurant un éclairement naturel très important, l’apport de lumière naturelle se faisant également par le patio central. “L’investissement principal porte donc sur la qualité de la protection solaire et non des équipements techniques coûteux à entretenir”.

“L’utilisation de la terre pour les partitions de la zone centrale du bâtiment apportera la sérénité du contact avec un élément naturel, évocateur du paysage régional. Le jardin suspendu et les jardins frais, marquent le paysage à l’échelle de l’aéroport et contrastent avec le grand paysage, horizontal et aride”, concluent nos interlocuteurs.

Voici une galerie de photos (Photos Fernado Guerra /FG+SG):

La fiche du projet

Projet : Aéroport de Guelmim.

Année : 2018.

Localisation : Guelmim, Maroc.

Programme : Terminal voyageur, annexes aéroportuaires, parkings.

Maitre d’ouvrage : Office national des Aéroports (ONDA).

Architectes : Groupe3Architectes.

Site : www.groupe3architectes.com

Equipe : Omar Tijani et Skander Amine, chef de projet : Vincent Missemer.

Bureau d’études : Tech Etudes.

Paysage : atelier Bertrand Houin.

Budget de la construction: 273,5 MDH.

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janvier 3, 2019

Marrakech réhabilite Ghabat chabab

RÉGIONS
Marrakech réhabilite Ghabat chabab
Par Badra BERRISSOULE | Edition N°:5421 Le 27/12/2018 | Partager
165 millions de DH pour transformer ce parc de 200 hectares
Oliveraie, jardin botanique, promenade touristique… les composantes
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Marrakech, qui s’est mise au vert depuis une vingtaine d’années, détient le record national en termes d’espaces verts, pas très loin des normes mondiales (Ph. Mokhtari)

Ghabat chabab se refait une santé. Les travaux entrepris sur cette forêt, sise au cœur de la ville de Marrakech, devraient s’achever en 2019. C’est un des projets structurants du programme Marrakech, cité du renouveau, initié par le conseil communal et qui concerne le réaménagement de Ghabat chabab.

BUZZEFF.TV

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Ce parc historique, connu aussi sous le nom d’Oliveraie de l’Indépendance, comprend un espace de 200 hectares d’oliviers entre la ville et les jardins de la Ménara qui sera entièrement réaménagé à travers 4 chantiers avec une enveloppe de 165 millions de DH. Le premier chantier concerne la réhabilitation des plantations avec la mise en place d’un système d’irrigation moderne et économe en eau en partenariat avec la Fondation Mohammed VI pour l’environnement.

La réhabilitation se fasse en restant scrupuleusement fidèle à l’esprit de ses concepteurs. Dans une seconde phase, il est aussi prévu l’aménagement d’un jardin botanique dans le parc qui va s’appuyer sur le riche passé naturaliste du site et proposer des collections de rares plantes.

Et pour profiter de l’ensemble de ces jardins, la ville va aménager une promenade touristique de 2 kilomètres, Nzaha, qui traversera le parc à l’image de Las Ramblas de Barcelone avec des kiosques d’animation, des ateliers de calligraphie, des petites galeries. Une fois ce parc réhabilité et utilisé par les Marrakchis, le taux de verdure par personne passera à 10 m2, pas très loin de la moyenne exigée par les normes mondiales.

Les différents conseils communaux ont fait des espaces verts une priorité. Ainsi en 15 ans plusieurs jardins publics de quartier ont été réhabilités et ouverts au public, de même qu’une quinzaine de nouveaux jardins ont été créés sur la route de la palmeraie, dans l’arrondissement de la Ménara, à Bab Ghmat, à Sidi Youssef Ben Ali…

En 2017, c’est un jardin délabré en plein centre de Marrakech qui a été confié à un collectif d’artistes qui l’ont transformé en un parc de sculptures monumentales conçues autour de la thématique du climat. C’est surtout d’une prise de conscience et d’une démarche proactive en matière environnementale en comparaison avec les autres régions qu’il s’agit.

En effet, la protection de l’environnement est devenue un leitmotiv à Marrakech et une cause défendue aussi bien par les élus que par les opérateurs économiques. Le privé a aussi mis la main à la poche avec de beaux projets, à l’instar des jardins fantaisistes Anima de l’artiste autrichien André Heller ou encore Les jardins secrets du quartier Mouassine dans la médina.

De notre correspondante permanente, Badra BERRISSOULE

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décembre 1, 2018

Revivez la cérémonie d’ouverture de la 17e édition du FIFM

Revivez la cérémonie d’ouverture de la 17e édition du FIFM
Le FIFM revient en force après un an d’interruption.
Par Salma Khouja

FIFM/SIFE ELAMINE
CINEMA – Le rendez-vous que les cinéphiles Marocains attendaient. Ce vendredi 30 novembre a marqué le “comeback” du Festival International du Film de Marrakech. Un évènement qui fait un retour sous le signe de la nouveauté. Nouveau coordinateur, nouveau directeur artistique…

Ali Hajji, coordinateur du festival, a d’ailleurs lui même insisté, sur le tapis rouge, sur les innovations de cette année, notamment les séances “Conversations avec…”, les Ateliers de l’Atlas, dédiés aux professionnels du cinéma, et la projection de sept films marocains…

Du neuf également dans la sélection presque entièrement constituée de premières ou secondes oeuvres: “Un cinéma osé et de qualité avec un niveau de maîtrise assez impressionnant”, explique le directeur artistique du festival, Christoph Terhechte. Une sélection qui compte cette année 6 femmes sur les 14 films sélectionnés. Une parité presque atteinte.

La parité a cependant été largement dépassé du côté du jury. Présidé par James Gray, habitué du festival dont il était déjà membre du jury en 2016, il est composé cette année de cinq femmes et quatre hommes.

Un jury majoritairement composé de femmes
James Gray est ainsi accompagné cette année par l’actrice indienne Ileana d’Cruz (Barfi!), la cinéaste marocaine Tala Hadid (House in the fields), la cinéaste et plasticienne libanaise Joana Hadjithomas (Je veux voir), l’actrice américaine Dakota Johnson (Bad Times at El Royale, Suspiria, La trilogie Fifty Shades) et la réalisatrice britannique Lynne Ramsay (We need to talk about Kevin, A Beautiful Day).

L’acteur allemand Daniel Brühl (Good Bye Lenin!), le réalisateur français Laurent Cantet (Entre les murs – Palme d’or 2008) et le réalisateur mexicain Michel Franco (Les Filles d’Avril) complètent le jury de l’année 2018. Daniel Brühl dont la galanterie n’est pas passée inaperçue pendant la cérémonie d’ouverture, quand ce dernier a aidé sa collègue Ileana d’Cruz à accéder à l’estrade.

Dakota Johnson était l’indéniable touche glamour du tapis rouge cette année. L’actrice a pour l’occasion arboré une robe à bretelles rose pale Gucci, marque dont elle est l’ambassadrice.

Le tapis rouge a également vu défiler acteurs marocains et égyptiens. La superstar égyptienne Youssra a notamment ravi le public en prenant de nombreux selfies avec la foule présente devant le palais des congrès.

Le cinéma est la chose la plus proche d’une fenêtre à une autre conscience
Au cours de son discours, le président du jury, James Gray, n’a pas manqué de faire référence à l’administration Trump et la réputation actuelle des Américains à travers le monde. “En tant qu’Américain, j’ai la responsabilité d’au moins essayer de représenter notre meilleur côté. Celui ouvert aux autres, plein d’espoirs et éclairé. Pour moi, le cinéma est la chose la plus proche d’une fenêtre à une autre conscience”.

FIFM/SIFE ELAMINE
Le festival a, comme à son habitude, inauguré cette édition avec la projection d’un film inédit au Maroc. Cette année c’est Julian Schnabel et son “Eternity’s Gate” qui a ouvert de le bal.

Un film qui raconte les dernières années de la vie Van Gogh, sa descente dans la folie mais aussi sa fièvre créatrice.On appréciera l’ironie dans la projection d’un film ayant comme sujet l’archétype même de l’artiste maudit reconnu après sa mort, devant une foule d’artistes reconnus et célébrés de leur vivant.

“Eternity’s Gate” est porté par un Willem Dafoe habité et une pléiade d’acteurs américains (Oscar Isaac) et européens (Mathieu Amalric, Rupert Friend, Mads Mickelsen, Emmanuelle Seigner, Vincent Perez, …). Filmé caméra au poing, le film délivre une vision inédite de l’artiste, au plus près des visages et des oeuvres, marqué par de longues scènes de dialogue.

Willem Dafoe excelle dans le film avec une performance qui en fait déjà un des noms les plus cités pour l’Oscar du meilleur acteur.

La projection semble confirmer le virage “auteur’ pris par le festival ces dernières années. “Avant, on nous disait que c’était des strass et des paillettes et maintenant on prouve que l’on est capable de faire les deux”, expliquait déjà en 2017 le directeur du Centre cinématographique marocain, Sarim Fassi-Fihri, au HuffPost Maroc.

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novembre 9, 2018

La semaine vue par Majda

Fantasmes collectifs et Maghreb United : Un couscous sans légumes ni merguez
Fantasmes collectifs et Maghreb United : Un couscous sans légumes ni merguez
Source : LesInfos.ma 09/11/2018 15:05

Chers lecteurs,
J’espère que vous allez bien et que ce froid de canard n’affecte pas votre moral. Moi, je me sens relativement bien même si les matinées finlandaises du Maroc commencent à sérieusement m’agacer. J’en ai un peu ras-les-chaussettes d’ouvrir les yeux en pleine nuit en me demandant ce que j’ai bien pu faire au bon Dieu pour mériter un tel châtiment. D’accord, j’exagère, mais je suis une native des années quatre-vingts et une grande partisane du GMT + rien du tout. Voilà, merci.

Lundi, pendant que notre gouvernement – l’éternel indécis aux mesures rapides et brouillons – reportait l’entrée en vigueur du nouvel horaire des écoles au 12 novembre au lieu du 7 novembre initialement annoncé (je préfère n’émettre aucun commentaire là-dessus tant il serait prévisible), du côté du canton de Genève un sketch, pas très drôle, se jouait au sein de l’ONU. En effet, les membres de l’organisation internationale procédaient à « l’examen de la situation des droits de l’Homme en Arabie Saoudite » (une phrase dont les paradoxes ne sont plus à souligner, vous en conviendrez) et plusieurs états – parmi lesquels des alliés de la pétromonarchie – ont exprimé leur mécontentement vis-à-vis d’une Arabie Saoudite qui n’en fait qu’à sa tête. Et la guerre au Yémen figure désormais parmi les principales préoccupations de l’ONU. C’est tristement risible, il aura fallu que les Al Saoud exécutent un journaliste et que l’opinion internationale s’indigne pour que l’ONU daigne ouvrir les dossiers de ce pays dont les dirigeants sont à la fois bêtes et méchants. Et cette fois-ci les millions de dollars que l’Arabie Saoudite envoie au Yémen depuis plusieurs mois pour « sauver l’économie Yéménite » (oui, oui, vous avez bien lu. C’est comme si vous tiriez une balle dans la tête de quelqu’un tout en essayant instantanément de stopper l’hémorragie de vos crasses mains en lui murmurant « ne t’inquiète pas, je vais te sauver la vie ») ne suffisent plus. Aujourd’hui, les états-membres réclament une solution politique au conflit. Point. Quatre ans et plusieurs scandales plus tard, il était temps. Bref, en plus de la guerre au Yémen, l’Arabie Saoudite est sommée – entre autres – de garantir la sécurité des journalistes et des défenseurs des droits et faire cesser immédiatement les emprisonnements et les arrestations arbitraires, de déclarer un moratoire sur la peine de mort en vue de son abolition, de poursuivre les réformes visant à réduire l’écart de droits entre les femmes et les hommes et d’assurer une prise en compte pleine et entière du droit international humanitaire. Rien que ça. C’est Bandar Al Aiban, représentant de la délégation saoudienne et président de la Commission des droits de l’Homme à l’ONU (sans commentaire), qui a du se marrer. Moi en tout cas, je suis « pliée ». Next.

Mardi, le discours du roi à l’occasion de la Marche verte a été l’événement marquant du jour. Contre toute attente le monarque a décidé de tendre la main à nos voisins algériens en proposant un « dialogue direct et franc » afin de « dépasser les différends conjoncturels qui affectent les relations entre nos deux pays ». Un changement de ton qui a autant étonné ici que chez nos voisins. Mais si de notre côté, on salue « naturellement » cette belle tentative de réchauffement des relations et que nos télévisions parlent désormais de « l’Algérie sœur et voisine », du côté des médias algériens, l’heure est à la méfiance et aux analyses quelque peu paranoïaques. Tout en saluant un changement de ton radical et un discours nouveau, les journaux de nos voisins s’interrogent tout de même sur le choix du timing et les intentions de Rabat. En effet, à un mois de la reprise des négociations avec le Front Polisario sur la question du Sahara, pour nos voisins le gant de velours enveloppant la perche royale cacherait en réalité une main de fer. En tout cas, loin de ce brouhaha quasi-incompréhensible le gouvernement algérien n’a pour le moment pas réagi… Le couscous royal restera donc sans merguez pour le moment. Tant mieux pour notre met favori et tant pis pour les fantasmes nourris par les deux peuples otages de règlements de comptes politiques et de rancunes tenaces.

Mercredi, tandis qu’une vidéo assez déconcertante – montrant une chanteuse de chez nous chantonner l’hymne national de la voix d’un mammifère herbivore que je ne nommerai point – faisait un bad buzz monumental (quelle idée d’interrompre un match de football pour « ça » !), les lycéens de notre pays se soulevaient contre le changement d’heure qui leur a été infligé par le gouvernement (vous savez, l’indécis aux mesures rapides et brouillons, cité plus haut). Accusant le ministère de l’Éducation nationale de leur compliquer (davantage) la vie ainsi que celle de leurs parents, les élèves ont manifesté leur colère. Mais bon, des ados révoltés, le département de Saïd Amzazi n’en a rien à secouer. Le même jour, il a donc diffusé un communiqué expliquant que les mouvements de protestation ne concernaient que quelques « cas isolés » et que les élèves avaient « fini par être dispersés après l’intervention des équipes pédagogiques de la plupart des établissements ». Voilà tout. Tu arrives plusieurs semaines après la rentrée chambouler les horaires des élèves et de leurs parents, ils manifestent, tu minimises, tu disperses et c’est réglé… ou presque.

« Presque » parce que le jeudi, les « cas isolés » de Saïd Amzazi se sont quelque peu généralisés et plusieurs élèves ont tout simplement boycotté leurs cours pour protester contre le maintien de l’heure d’été. De Fès à Meknès en passant par Safi, les classes étaient désespérément vides et les adolescents tenaient des sit-in devant les préfectures et les académies du ministère de l’Éducation nationale. Un comportement qui a laissé le ministre de l’Éducation nationale pour le moins pantois. Dans une déclaration aux médias, le ministre a ainsi déclaré ne pas comprendre la nature des revendications des élèves et que ce changement d’horaire a été décrété par le gouvernement et non pas par sa personne. Ah. Au temps pour eux, ils devraient changer d’endroit de sit-in, les voilà prévenus.

Et aujourd’hui, pour finir sur une note d’espoir et loin de tous ces fantasmes farfelus, un mouvement intitulé « Fik Lberd, Hak Khoud » (littéralement « Tu as froid, tiens, prends ») sera lancé à 16 heures sur le boulevard d’Anfa, à Casablanca. Le but est de suspendre des vêtements sur les branches des arbres pour les mettre à disposition des plus démunis en ces temps hivernaux. Cette initiative citoyenne aura aussi lieu dans plusieurs villes du royaume et de nombreux participants ont d’ores et déjà répondu à l’appel de l’association « Marocains pluriels ». Alors, chers lecteurs, vous savez ce qu’il vous reste à faire de tous vos vêtements « encombrants » ! De rien.

Allez, je vous laisse et vous donne rendez-vous la semaine prochaine !

Par Majda El Krami

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