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Jardin Majorelle

Jardin Majorelle
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admin
août 16, 2024

Célébration du centenaire du Jardin Majorelle avec une nouvelle exposition au Musée Yves Saint Laurent de Marrakech.

Marrakech, avec ses souks labyrinthiques, ses jardins opulents et ses palais inondés de lumière, représentait bien plus qu’une destination pour l’exceptionnel mais tourmenté Yves Saint Laurent. Ce fut une révélation, un amour instantané, une passion ardente qui a profondément marqué sa vie et son œuvre.

Quand Yves a découvert la ville en 1966, il a été immédiatement captivé par ses couleurs, ses arômes, et son ambiance si unique par rapport à ce qu’il avait vécu jusque-là. Marrakech est devenue pour lui une patrie de cœur, un havre où s’évader de l’agitation parisienne et renouer avec l’essentiel : une beauté pure, brute et indomptée. Pierre Bergé, son compagnon de voyage, a tout de suite saisi cela. Ils ont naturellement choisi de séjourner à la Mamounia. Leur expérience y fut extraordinaire.

Dès le début, le créateur fut captivé par la lumière de Marrakech, une lumière singulière qui enveloppait la ville d’une éclat doré, animant les teintes ocre des murs, le bleu profond des cieux et le vert éclatant des jardins. Cette gamme de couleurs, à la fois riche et vivante, devint une source d’inspiration intarissable pour le couturier.

À chaque coin de rue, chaque détail architectural, chaque parterre de fleurs lui soufflait des idées nouvelles, des créations audacieuses, des harmonies jamais vues auparavant. Marrakech s’est transformée pour lui en un atelier à ciel ouvert, un espace où la créativité s’épanouissait au milieu de la splendeur ambiante.

Dans cette cité, Yves Saint Laurent a découvert la sérénité qu’il recherchait depuis longtemps. Les ruelles sinueuses de la médina, le murmure des fontaines dans les riads, et les arômes captivants des épices et des fleurs lui procurèrent une tranquillité que l’éclat de Paris ne lui avait jamais offerte. Marrakech, avec sa splendeur ancienne et inaltérable, calmait les agitations de son esprit délicat.

Il aimait se promener dans les jardins, tels que ceux de Majorelle, qu’il sauverait plus tard de l’oubli, y trouvant un profond réconfort dans la nature. Les formes organiques des plantes et les nuances sans fin des feuilles et des fleurs suscitaient en lui un sentiment d’harmonie, un équilibre intérieur qu’il reflétait dans ses collections.

Marrakech représentait également la découverte d’une culture ancestrale, d’un artisanat riche qui captivait Yves. Les broderies élaborées, les tissus finement tissés, les poteries ornées de motifs géométriques nourrissaient son imagination. Errant dans les souks, il était captivé par l’esthétique des créations, par l’habileté des artisans préservant des techniques traditionnelles.

Yves, à travers son œil d’artiste, percevait dans ces œuvres une sorte de perfection, un mariage délicat de tradition et de modernité. Il fusionna ces éléments dans ses propres travaux, créant ainsi des pièces qui capturaient l’essence de Marrakech, un équilibre entre discipline et exubérance, entre épure et sophistication.

Au-delà de l’inspiration artistique, Marrakech a offert à Yves un espace de liberté. Dans cette ville, éloigné des regards indiscrets et des pressions de l’industrie de la mode, il pouvait être lui-même, se livrer à ses passions, ses amitiés et ses amours. La ville rouge, avec sa nonchalance, son rythme paisible et ses nuits étoilées, lui a permis de vivre à sa manière, de développer un art de vivre mêlant luxe et simplicité, extravagance et authenticité. Yves et Pierre Bergé, son partenaire de longue date, ont transformé leur demeure marrakchie en un havre de beauté et de méditation, un refuge où les frivolités parisiennes n’avaient pas leur place.

La relation d’Yves Saint Laurent avec Marrakech était celle d’un homme et d’une ville qui résonnait avec son âme. Chaque visite à Marrakech représentait pour lui une renaissance, une redécouverte personnelle. Pendant les périodes de création les plus exigeantes, quand la mode parisienne lui demandait toujours davantage, Marrakech devenait son havre de paix pour se régénérer. La ville lui rappelait l’importance de la beauté dans sa forme la plus épurée, celle qui ne requiert ni justification ni reconnaissance, mais qui est là pour être admirée et chérie.

Quand Yves Saint Laurent a fermé les yeux pour la dernière fois en 2008, il a laissé une partie de son cœur à Marrakech. C’est dans le jardin Majorelle, qu’il aimait tant, que ses cendres ont été dispersées, rendant un dernier hommage à la ville qui l’avait tant inspiré et apaisé. Marrakech avait offert à Yves une nouvelle gamme de couleurs, une fraîche inspiration créative, mais par-dessus tout, elle lui avait donné un foyer pour son âme, un endroit où il pouvait être l’artiste complet qu’il était, avec toute sa complexité, sa sensibilité et sa magnificence.

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