SOCIÉTÉ
«Les Marocains» de Leila Alaoui offerts gratuitement au public
Par Stéphanie JACOB | Edition N°:5373 Le 17/10/2018 | Partager
L’initiative du Musée Yves Saint Laurent Marrakech
Une exposition gratuite et une première pour le musée
Une trentaine de portraits dont des inédits
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Des femmes, des hommes et des enfants. Au total, une trentaine de portraits pour l’exposition temporaire et gratuite «Les Marocains» de Leila Alaoui au Musée Yves Saint Laurent de Marrakech, du 30 septembre 2018 au 5 février 2019 (Ph. L. Alaoui)
Des photographies dont l’éclat est lui toujours là. Une exposition de Leila Alaoui est forcément un grand moment. D’autant plus quand elle se passe à Marrakech, ville où elle a grandi et où elle repose aujourd’hui.
Du 30 septembre 2018 au 5 février 2019, le Musée Yves Saint Laurent de Marrakech organise une exposition temporaire de la série «Les Marocains» signée par cette photographe franco-marocaine qui a tragiquement succombé à ses blessures après l’attentat de Ouagadougou voilà presque 3 ans.
Pour permettre à tout le monde d’admirer l’un de ses derniers projets, réalisé entre 2010 et 2014, l’accès à la salle est gratuit via une entrée dédiée, rue Al Houdhoud, pendant toute la durée de l’exposition. C’est une première pour le musée.
Car ces portraits font un peu partie du patrimoine et ce regard de la photographe sur ses concitoyens appartient à tous. Ils permettent de voir à quel point la pluralité culturelle est de mise au Maroc. Elle-même disait «puisant dans mon propre héritage, j’ai séjourné au sein de diverses communautés et utilisé le filtre de ma position intime de Marocaine de naissance pour révéler, dans ces portraits, la subjectivité des personnes que j’ai photographiées».
Au total, une trentaine de portraits sont à découvrir, dont certains sont inédits. Des femmes, des hommes et des enfants rencontrés par Leila durant son road trip marocain, avec pour bagage son studio mobile. Leurs mains sont burinées, leurs visages sont souvent graves, pendant que leurs vêtements racontent eux aussi une partie de l’histoire. Mais ce qui reste en tête surtout, ce sont ces regards.
Les yeux fixes et profonds de ceux que la photographe a choisis pour modèles. Voilà tout l’attrait du portrait. Frontal pour celui qui prend la pause comme pour celui qui regarde. La série «Les Marocains» avait déjà été admirée à la Maison européenne de la photographie à Paris, entre novembre 2015 et janvier 2016.
«Leila Alaoui faisait partie de ces gens engagés qui n’hésitent pas à parcourir le monde pour venir au secours des autres, pour témoigner, et c’est là ce qu’elle a fait de plus beau», disait Pierre Bergé à l’occasion de la remise à Leila Alaoui, à titre posthume, de l’insigne de Commandeur de l’Ordre des Arts et des Lettres, le 14 avril 2017 à Marrakech.
Une expo fait polémique au musée Mohammed VI de Rabat
Par Rédaction – 18 Octobre 2018 À 11 H 04
Prévue à partir du 23 octobre, la nouvelle exposition intitulée “Voyage aux sources de l’art” au Musée Mohammed VI d’Art Moderne et Contemporain à Rabat n’a même pas débuté qu’elle provoque déjà de vives protestations çà et là dans le milieu artistique et plus particulièrement celui des artistes peintres.
A en mesurer les réactions suscitées par l’exposition conjointe de trois grandes dames spécialistes de l’art moderne au Maroc, Radia Bent Lhoucine, Chaïbia Talal, Fatima Hassan El Farrouj, un éventuel vernissage n’inciterait guère à l’optimisme.
Mais il se murmure qu’au regard des invitations lancées les œuvres des trois dames, notamment celles de l’expression artistique spontanée devraient être laissées à la juste appréciation du public et pour son bonheur, en étant exposées malgré tout.
Le premier à dégainer a été le fils de Chaibia, Hossein Tallal. Récalcitrant quant à l’événement, il dénonce le choix unilatéral de président de la Fondation nationale des musées Mehdi Qotbi, et lui reproche ainsi qu’aux organisateurs (Abdelaziz Idrissi) de ne pas l’avoir concerté pour ou non son consentement pensant que, seule l’opus maternelle était concernée. Que grande donc, fut pour lui, la surprise d’y voir associées deux autres artistes.
L’histoire a fait réagir aussi, Hicham Daoudi, président d’Art Holding Morocco. Sur Facebook, le “number one” du marché de l’art au Maroc ne voit pas le pourquoi de l’association de ces trois artistes qui ne n’ont rien de commun et profite pour se faire quelques griffes en se démarquant de la Fondation nationale des musées. “Nous, dans la scène artistique, on a pour principe de respecter le droit moral et le droit d’auteur, c’est la base même de notre métier”.
Aziz Aouadi, marchand d’art notoire n’a pas été en reste et si le ressentiment devient plus en plus assourdissant dans ce monde particulier de l’art, Mehdi Qotbi & Co ne pouvaient rêver mieux tant l’exposition fait tant de bruit avant même que d’avoir commencé.
M.J.K
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Et si, lors de votre prochain séjour à Marrakech, vous rencontriez Abderrazzak Benchaâbane ?
C’est ce que vous propose l’équipe de La Maison de la Photographie du 18 octobre au 11 novembre 2018.
Abderrazzak Benchaâbane est une personnalité bien connue des Marrakchis !
Né en 1959 à Marrakech, cet homme, passionné par les parfums et inspiré par les plantes, est Docteur en écologie et en ethnobotanique.
Multi casquettes, Abderrazzak Benchaâbane est aussi bien photographe, que voyageur, que créateur de parfums qu’enseignant-chercheur… En effet, il est depuis 1983 professeur en écologie à l’Université de Marrakech et publie régulièrement des ouvrages sur les jardins de Marrakech et les plantes médicinales, notamment le magazine ‘Jardin du Maroc’.
Récemment, il est à l’origine de l’ouverture du Musée du Parfum de la médina de Marrakech qui propose de découvrir l’univers de la création des parfums à travers une collection d’objets rares et une iconographie sélectionnée. Toutes les infos ici
L’exposition « Une enfance à Marrakech » vous permettra de marcher dans les pas du petit Abderrazzak Benchaâbane et de découvrir l’univers dans lequel il a grandi pour devenir ce grand homme de Marrakech ! L’exposition de La Maison de la Photographie présente un ensemble de photos prises dans la médina, quartier d’enfance et de souvenirs d’Abderrazzak Benchaâbane.
Vernissage ouvert au public le 18 octobre en présence d’ Abderrazzak Benchaâbane !
A venir : l’exposition Le Maroc à l’aube des temps modernes (à partir du 15 janvier 2019)
Prix d’entrée : 40 dhs par personne
Bon plan : 1 ticket est valable sur toute la durée de votre séjour, pour pouvoir en profiter encore et encore.
Informations et Réservations
La Maison de la Photographie Marrakech
46 Rue Bin Lafnadek
Medina – Marrakech
Téléphone : +212 (0)5 24 38 57 21
“GARDEN OF MEMORY”, 3è expo temporaire du Musée SAINT LAURENT
Mardi 26 Juin, 2018 – 12h32min
“GARDEN OF MEMORY”, 3è expo temporaire du Musée SAINT LAURENT
Dans un décor plus intimiste, l’espace d’exposition temporaire du musée Yves Saint Laurent présente “Garden of memory” jusqu’au 16 septembre prochain. En fond sonore, la voix du metteur en scène Robert Wilson qui égrène les mots d’Etel Adnan à travers son poème “Conversation with my soul”. Le tout, ponctué des sculptures de Simone Fattal. Ces trois là se connaissent depuis presque 50 ans mais c’est la première fois qu’ils collaborent de cette façon. La commissaire d’exposition Mouna Mekouar a tout imaginé pour que les visiteurs soient immergés au coeur des liens qui les unissent. Des sentiments à fleur de peau.
UNE FRAGILE POÉSIE CAMILLE LEPAGE, LEILA ALAOUI
Du
Jeudi 03 mai
19:00
Au
Samedi 28 juil.
19:00
Commissaire d’exposition : Guillaume de Sardes
Camille Lepage et Leila Alaoui ont choisi de témoigner de la dureté du monde à travers la photographie. Cet engagement leur a coûté la vie. Camille Lepage est décédée en mai 2014, alors qu’elle faisait un reportage sur l’exploitation diamantaire en République centrafricaine ; Leila Alaoui en janvier 2016 au Burkina Faso, où elle réalisait une série d’images pour Amnesty International. La première avait vingt-six ans, la seconde en avait trente-trois. L’une et l’autre sont mortes par balles.
En dépit d’une vie écourtée, les deux jeunes femmes ont eu le temps de laisser derrière elles une œuvre. Des photographies souvent difficiles à regarder, parce qu’elles témoignent de tragédies. Camille Lepage, photojournaliste engagée, a documenté les conditions de vie difficiles des populations dans les Monts Nouba au Soudan, au Soudan du Sud et en République centrafricaine. Leila Alaoui s’est elle intéressée aux déshérités de Jordanie et du Maroc, ainsi qu’aux réfugiés syriens au Liban.
Au fil des images, des exilés, des morts, des blessés, des malades, des estropiés, des enfants souvent. La réalité crue. Mais il est frappant que Camille Lepage et Leila Alaoui aient su aussi saisir au milieu de ce chaos de brefs instants de délicatesse, des moments fragiles de poésie.
L’exposition rend hommage à deux jeunes femmes qui ont su saisir la beauté dans ce qu’elle a de plus inattendu parce qu’elle était aussi dans leur regard.
Vernissage le 3 mai à 19h : lors de la Journée Internationale de la liberté de la presse
En partenariat avec :