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News du 19 février au 25 février 2020
L’essentiel de Marrakech dans votre boite e-mail
Oh my art !
La 1-54 Contemporary African Art Fair revient à Marrakech du 20 au 23 février pour une troisième édition. En référence aux 54 pays composant le continent, elle met en avant la création contemporaine en Afrique. La Mamounia accueillera pas moins de 20 galeries majeures du continent africain et parallèlement, différents acteurs de la ville vont se mobiliser. Retrouvez les expositions et les événements à ne pas louper !
Faites le plein de fromage ! À partir de vendredi, direction la “Hot Savoie” au Mandarin Oriental où vous pourrez retrouver les plats traditionnels savoyards.
Pour continuer sur cette lancée, rendez-vous à l’Entrepotes dimanche pour une raclette party !
Envie de prendre soin de vous ? Il vous reste encore quelques jours afin de profiter des offres bien-être de plusieurs établissements de la ville !
Côté soirées, le Red Lounge by Art Me nous promet encore de belles aventures électros cette semaine !
Ra-ra-rasputin… Enfilez votre robe à paillettes, votre chemise satinée et retrouvez vos hits préférés pendant la soirée disco du projet M, ce vendredi, en compagnie du chanteur Laurent Kremer !
Le même soir, on se retrouve au Comptoir Darna pour une nouvelle édition de SOUKTRONIC en compagnie de la Dj turque Carlita.
Et samedi, Dj Fresh P pose ses valises au Theatro pour une soirée qui promet d’être inoubliable.
L’Envers quant à lui, accueillera dès demain Zakaria, suivi par Ivan Escura vendredi et Atlassi samedi.
Excellente semaine !
Anaïs.R
Dans le sud du Maroc, des oasis ancestrales menacées d’extinction
Environnement
Des stipes de palmiers gisant sur une terre jaunâtre devant les ruines d’une maison en pisé abandonnée, dans une région aride du sud-est du Maroc : la scène de désolation résume le destin des oasis menacées d’extinction par le dérèglement climatique.
Par Afp
Plus de 40 mètres : c’est désormais la profondeur à atteindre pour trouver de l’eau, contre 7 à 10 mètres dans les années 1980, selon des habitants de Skoura. Crédit: Fadel Senna/AFP
5 min
J’ai grandi dans cette oasis et j’ai été témoin de son rétrécissement progressif”, déplore Mohamed El Houkari, un résident de l’oasis de Skoura, qui compte quelque 25.000 habitants. “La menace de sa disparition est bien réelle”, s’alarme cet acteur associatif de 53 ans, devant un canal d’irrigation à sec.
Des siècles durant, les oasis marocaines ont été le foyer de concentrations humaines, d’activités agricoles et d’un patrimoine architectural et culturel, bénéficiant de leur emplacement sur la route des caravanes commerciales transsahariennes.
Aujourd’hui, à Skoura, seuls les oliviers peu gourmands en eau résistent encore à l’ombre de la palmeraie, qui se résume pour le reste à un paysage de terre craquelée. Pourtant, jusque dans les années 1980, des “grenadiers et des pommiers poussaient ici”, se souvient Mohamed.
Sécheresse destructrice
Avec des cycles de sécheresse de plus en plus fréquents et dévastateurs, les oasis, autrefois boucliers contre la désertification, sont désormais “menacées d’extinction en raison de l’impact considérable des températures élevées sur les ressources en eau”, a récemment alerté l’ONG Greenpeace. Au cours du siècle dernier, le Maroc a déjà perdu les deux tiers de ses 14 millions de palmiers, selon des chiffres officiels.
Autrefois attractive pour les agriculteurs, la région de Skoura voit les jeunes partir travailler ailleurs
“Les activités oasiennes reposent sur les eaux souterraines, généralement alimentées par la neige (des montagnes, ndlr). Elles ont souffert avec le réchauffement climatique des années 1980 et 90”, souligne Lahcen El Maimouni, doyen de la faculté de Ouarzazate, en marge d’une conférence sur le tourisme solidaire dans les oasis.
Autrefois attractive pour les agriculteurs, la région de Skoura voit les jeunes partir travailler ailleurs, l’activité étant devenue marginale. Seul le tourisme permet d’en retenir certains. “Je suis prêt à vendre ma terre, mais il n’y a pas d’acheteur, tout le monde est parti !”, murmure Ahmed, un agriculteur de Skoura, l’air désemparé.
Ce quinquagénaire s’est installé avec sa famille il y a 25 ans, “lorsque la zone était verte et l’eau abondante”. “Mais la sécheresse a tout détruit”, soupire-t-il, regrettant le coût élevé des pompes électriques utilisées pour puiser de l’eau toujours plus en profondeur.
“Notre vie n’est plus ici”
Plus de 40 mètres : c’est désormais la profondeur à atteindre pour trouver de l’eau, contre 7 à 10 mètres dans les années 1980, selon des habitants. Le recours intensif aux pompes électriques a d’ailleurs participé à la surexploitation de la nappe phréatique, déplore Abdeljalil, 37 ans, électricien à Marrakech et Agadir, où il passe la majorité de son temps. “Notre vie n’est plus ici !”, lâche-t-il.
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Eau : la soif nous guette
Mohamed, lui, déplore l’abandon des méthodes traditionnelles qui permettaient de distribuer l’eau “économiquement et rationnellement”, en référence à un ancien système d’irrigation par canaux appelée “Khatarat”.
À l’horizon se dressent les pics des montagnes de l’Atlas recouverts de neige. Insuffisant, toutefois, pour nourrir les lits asséchés des oueds traversant l’oasis. Les effets de la sécheresse sont d’ailleurs visibles le long de la route tortueuse allant de Marrakech à Ouarzazate, à 40 km de Skoura. “La fréquence des sécheresses a augmenté au cours des 20 à 40 dernières années en Tunisie, au Maroc, en Syrie et en Algérie, passant au Maroc d’une fois tous les cinq ans à une fois tous les deux ans”, précise Greenpeace.
Sensibiliser au danger
Pour Mohamed, le sauvetage des oasis passe par “la sensibilisation” au danger de la désertification. Il regrette notamment “le déracinement de nombreux palmiers pour les vendre à des propriétaires de villas”.
“On s’est donné comme objectif la mobilisation d’un milliard de mètres cubes d’eau d’ici la fin de 2020”
Brahim Hafidi, ANDZOA
Pour réhabiliter l’espace oasien, l’Agence nationale de développement des zones oasiennes et de l’arganier (ANDZOA) a lancé en 2008 un “grand programme avec la plantation de trois millions d’arbres, un objectif atteint en 2019”, assure Brahim Hafidi, son directeur général. “On s’est donné comme objectif la mobilisation d’un milliard de mètres cubes d’eau d’ici la fin de 2020”, avec notamment la construction de barrages et la réhabilitation de canaux d’irrigation. Un “programme très avancé” affirme-t-il.
La pénurie d’eau ne menace pas que les oasis. La ville semi-désertique de Zagora, dans le sud, a connu en 2017 des “manifestations de la soif” contre des coupures d’eau récurrentes. Début janvier, le Maroc a lancé un Programme national d’approvisionnement en eau potable et d’irrigation pour 2020-2027, doté de 115,4 milliards de dirhams, soit l’équivalent de 10,9 milliards d’euros.
SUJETS:
Changement Climatique
Extinction
Oasis
Sécheresse
Skoura
La RAM et British Airways signent un accord de code-share
Vendredi 14 Fevrier 2020 PAR LAQUOTIDIENNE
La Royal Air Maroc (RAM) et British Airways ont signé récemment un accord qui porte sur le partage des codes (code-share) sur les lignes aériennes des deux compagnies reliant les villes de Casablanca et Agadir à Londres.
Cet accord offre aussi plus de flexibilité sur les vols reliant Londres Heathrow et Marrakech, la RAM dans un communiqué. Il entrera en vigueur à partir du 20 février, quelques semaines avant l’adhésion de la compagnie aérienne marocaine à l’Alliance Oneworld.
Ce premier code-share de British Airways en Afrique apportera aux clients de cette compagnie davantage de choix de services entre l’aéroport londonien Heathrow et Marrakech.
Ce dispositif offrira également un accès quotidien au hub de Royal Air Maroc à Casablanca, qui n’est actuellement pas desservi directement par British Airways.
Casablanca servira également de plaque tournante idéale pour les correspondances vers les destinations africaines de Royal Air Maroc, notamment vers Abidjan en Côte d’Ivoire, Freetown à Sierra Leone ou encore Agadir au Maroc.
Quant aux clients de Royal Air Maroc, ils auront accès au réseau dense de British Airways au niveau de l’Angleterre et de la Grande Bretagne.
Les clients de la RAM et de British Airways pourront cumuler les points de fidélité des deux compagnies en empruntant les vols des deux transporteurs aériens.
Ils pourront bénéficier des services accordés dans le cadre du système de fidélité, notamment les vols de récompense, sur-classements, hôtels, location de voitures, réduction du coût d’un vol et ont accès aussi aux salons VIP des deux compagnies lorsqu’ils voyagent en business ou lorsqu’ils sont détenteurs de cartes de fidélité adéquates.
LE ROI INAUGURE DES PROJETS EN FAVEUR DES JEUNES, DANS LE SOUSS-MASSA
NATION
Le Roi Mohammed VI lance la stratégie “Génération Green” pour l’agriculture
Baptisé par le Souverain “Génération Green 2020-2030”, le nouveau plan prend le relais de Maroc Vert qui a atteint, voire dépassé, une grande partie de ses objectifs.
Le Roi Mohammed VI lance la stratégie
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00:00Le 13 février 2020 à17:30
Modifié le 14 février 2020 à 10:08
Au début de cette cérémonie, il a été procédé à la projection d’un film institutionnel qui met en avant la dynamique de développement qu’a connue le secteur agricole durant la dernière décennie, à la faveur notamment du Plan Maroc vert (PMV), avec des témoignages d’agriculteurs ayant bénéficié de ce plan.
Par la suite, le ministre de l’Agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts, Aziz Akhannouch, a présenté, devant le Souverain, les grandes lignes des nouvelles stratégies “Génération Green 2020-2030” et “Forêts du Maroc”.
M. Akhannouch a indiqué, à cette occasion, que la nouvelle vision stratégique du secteur agricole a été élaborée conformément aux orientations royales contenues dans le discours du Souverain à l’occasion de l’ouverture de la 1ère session de la 3e année législative de la 10e législature (12 octobre 2018).
Dans ce discours le Roi avait appelé “à une consolidation des acquis réalisés dans le domaine agricole et à la création de nouvelles activités génératrices d’emplois et de revenus, notamment en faveur des jeunes en milieu rural”, en vue de “favoriser l’émergence d’une classe moyenne agricole, d’en consolider l’ossature pour qu’en définitive, elle puisse exercer sa double vocation de facteur d’équilibre et de levier de développement socio-économique, à l’image de la classe moyenne urbaine et du rôle clé qui lui est dévolu”, a rappelé le ministre.
Cette stratégie se base sur une capitalisation des acquis réalisés par le Plan Maroc vert, à travers l’adoption d’une vision nouvelle du secteur agricole, la consécration d’une nouvelle gouvernance et la mise à disposition du secteur de moyens modernes, a-t-il ajouté.
M. Akhannouch s’est arrêté sur les réalisations accomplies dans le cadre du Plan Maroc vert et, notamment, la signature de 19 contrats-programme, la mise en œuvre de 12 plans agricoles régionaux, la création de quatre nouvelles agences, l’entrée en vigueur de 4.500 textes juridiques, et plus de 34 milliards de DH mobilisés par des financements internationaux.
Au niveau macro-économique, le PMV a permis la multiplication du PIB-agricole et des exportations agricoles, ainsi que l’augmentation du volume des investissements, a poursuivi M. Akhannouch, notant qu’au niveau social, le PMV a permis la création de postes d’emploi et l’augmentation des taux de couverture des besoins alimentaires.
Pour ce qui est de la durabilité, le Plan a favorisé l’économie des eaux d’irrigation, la consolidation de la résilience de l’agriculture et la baisse de l’agriculture pluviale, outre l’impulsion d’une dynamique d’intégration de la petite et moyenne agriculture, en bénéficiant à 2,7 millions d’agriculteurs, a-t-il dit.
M. Akhannouch a indiqué que le secteur agricole marocain ambitionne de franchir un nouveau palier dans son développement, faisant observer que la nouvelle stratégie agricole se base sur deux principaux piliers, à savoir la valorisation de l’élément humain et cela à travers l’émergence d’une nouvelle génération de classe moyenne agricole (350.000 à 400.000 ménages), et la naissance d’une nouvelle génération de jeunes entrepreneurs, via la mobilisation et la valorisation d’un million d’hectares de terres collectives et la création de 350.000 postes d’emploi au profit des jeunes.
Cette classe moyenne et ces jeunes agriculteurs pourront également recourir à une nouvelle génération d’organisations agricoles plus innovantes et bénéficier de nouvelles mesures d’accompagnement leur permettant de renforcer leurs compétences, a assuré le ministre.
Le second pilier de cette nouvelle stratégie a trait, selon M. Akhannouch, à la poursuite de la dynamique de développement du secteur, en favorisant le développement humain et social.
Pour cela, la nouvelle vision prévoit la consolidation des filières agricoles, en vue de la multiplication des exportations et du PIB-agricole pour atteindre 200 à 250 milliards de DH à l’horizon 2030, l’amélioration des process de distribution des produits à travers la modernisation de 12 marchés de gros et des marchés traditionnels, a précisé M. Akhannouch.
Il s’agit également du renforcement de la résilience et la durabilité du développement agricole, ainsi que l’amélioration de la qualité et de la capacité d’innovation, a relevé M. Akhannouch, notant qu’il est prévu dans ce cadre l’octroi d’autorisation à 120 abattoirs modernes et le renforcement du contrôle sanitaire.
La réalisation de cette stratégie nécessitera une augmentation annuelle du budget du secteur de près de 2,5% et ce à partir de l’an 2020, a indiqué le ministre.
Stratégie “Forêts du Maroc” 2020-2030
Au sujet de la nouvelle stratégie relative au secteur des eaux et forêts “Forêts du Maroc”, M. Akhannouch a souligné l’importance des espaces forestiers, dont la superficie est estimée à 9 millions de ha, et leur fonction environnementale, économique et sociale.
Il a dans ce cadre affirmé que la forêt marocaine se trouve dans un état délabré, à cause notamment de la détérioration de 17.000 ha de terres de forêts chaque année, la faiblesse de la valorisation des forêts de chêne-liège, le sur-prélèvement en bois de feu et la surexploitation des zones de pâturage.
Pour renforcer la compétitivité du secteur et assurer sa modernisation, il a été procédé à l’élaboration de la nouvelle stratégie des eaux et forêts qui se base sur un modèle de gestion intégré, durable et générateur de richesse.
Cette nouvelle stratégie vise à faire des forêts un espace de développement, à assurer une gestion durable des ressources forestières, à adopter une approche participative associant les usagers, à renforcer les capacités de production des forêts, et à préserver la biodiversité, a dit le ministre.
Cette stratégie ambitionne, à l’horizon 2030, le repeuplement de 133.000 ha de forêts, la création de 27.500 postes d’emplois directs supplémentaires, outre l’amélioration des revenus des filières de production et de l’éco-tourisme pour atteindre une valeur marchande annuelle de 5 milliards de DH.
Pour ce faire, la nouvelle stratégie s’articulera autour de quatre principaux axes, à savoir la création d’un nouveau modèle basé sur une approche participative associant les populations à la gestion, le développement des espaces forestiers selon leurs richesses, la promotion et la modernisation des métiers forestiers à travers la création de pépinières forestières modernes et l’introduction de l’outil numérique dans la gestion du secteur, et enfin la réforme institutionnelle du secteur via la qualification des ressources humaines, la mise en place d’un pôle de formation et de recherche, et la création d’une Agence des eaux et Forêts et d’une Agence de conservation de la nature.
Cette stratégie prévoit aussi l’aménagement et la valorisation des 10 parcs nationaux et ce, en vue d’assurer un développement économique et social en plein respect du patrimoine naturel, culturel et territorial.
Ces deux nouvelles stratégies, agricole et des eaux et forêts, seront mises en œuvre à partir de 2020, notamment au niveau territorial selon les spécificités et les atouts de chaque région, et ce en coordination avec tous les intervenants, selon les principes de la bonne gouvernance en terme de suivi et d’évaluation des investisseurs ainsi que des indicateurs d’efficacité et de rendement.
Un projet de plantation de 100 ha d’arganier
Le Souverain a ensuite procédé au lancement du projet de plantation de 100 ha d’arganier dans la commune d’Imi Mqouren (1,8 million DH), un projet qui entre dans le cadre du programme de plantation de l’arganier agricole dans la province de Chtouka Ait Baha sur une superficie de 1.250 ha.
Ce programme, qui concerne 7 communes et bénéficie à 729 personnes, nécessite des investissements de l’ordre de 28 millions de DH. Il fait partie d’un programme global de développement de l’arganiculture sur une superficie de 10.000 ha, dans les régions de Souss-Massa, Marrakech-Safi et Guelmim-Oued Noun.
Ce programme global (2017-2022) mobilise une enveloppe budgétaire de 490 millions DH, financée par le Fonds Vert pour le Climat (390 MDH) et le Gouvernement marocain (100 MDH), et bénéficie aux provinces d’Essaouira (2.885 ha), de Taroudante (1.337 ha), de Sidi Ifni (627), de Chtouka Ait Baha (1.250), de Guelmim (623 ha), de Tiznit (3.188 ha), ainsi qu’à la préfecture d’Agadir Ida Outtanane (90 ha).
Réseau d’irrigation à partir de la station de dessalement
Le Roi a également procédé au lancement des travaux de réalisation du réseau d’irrigation à partir de la Station de dessalement d’eau de mer d’Agadir, dont les travaux de réalisation enregistrent un taux d’avancement de 65%.
La réalisation de cette station s’inscrit en droite ligne des objectifs du programme national d’approvisionnement en eau potable et d’irrigation 2020-2027, visant la consolidation et la diversification des sources d’approvisionnement en eau potable, l’accompagnement de la demande pour cette ressource inestimable, la garantie de la sécurité hydrique et la lutte contre les effets des changements climatiques.
D’une superficie de 20 ha, cette station, située à 40 Km au sud d’Agadir sur un site côtier au nord de la localité de Douira, Commune d’Inchaden, au sein du Parc national de Souss Massa, ambitionne de satisfaire les besoins en eau potable du Grand Agadir et en eau d’irrigation de la plaine de Chtouka.
Ce projet, qui le fruit d’un partenariat public-privé, a pour principaux objectifs l’alimentation en eau potable du grand Agadir du fait de l’insuffisance de l’offre des ressources conventionnelles, et la sauvegarde de la nappe phréatique (déficit annuel des ressources souterraines estimé à 90 millions de m3).
Il vise aussi la sécurisation de l’alimentation en eau d’irrigation de la plaine de Chtouka (15.000 ha) et la préservation des activités agricoles dans la région, particulièrement les cultures à forte valeur ajoutée, ainsi que la capitalisation de l’expérience du secteur privé.
D’un coût global de 4,41 MMDH, dont 2,35 MMDH pour sa composante irrigation et 2,06 MMDH pour sa composante d’eau potable, ce projet, le premier du genre en Afrique, consiste en la mise en place des meilleurs procédés, notamment la technologie d’osmose inverse, et équipements existants actuellement dans le domaine du dessalement de l’eau de mer et de la distribution de l’eau.
Ce projet consiste en la réalisation d’ouvrages marins (deux conduites d’amenée de 1.100 ml de longueur chacune équipées de tours de prise, un émissaire de rejet de 660 ml de long avec diffuseur), d’une station de dessalement et d’infrastructures d’irrigation (réservoir de stockage, 5 stations de pompage, adducteur principal 22 km et réseau de distribution 489 km).
La mise en service de l’unité de dessalement, prévue en mars 2021, produira un premier temps 275.000 m3/jour à raison d’un débit de 150.000 m3/jour d’eau potable et d’un débit de 125.000 m3/jour d’eau d’irrigation. Ses installations permettront à terme une capacité totale de 400.000 m3/jour qui devrait être partagée équitablement entre l’agriculture et l’eau potable.
A noter que l’Office national de l’électricité et de l’eau potable réalise des installations nécessaires au transport de l’eau dessalée jusqu’au réservoir de la Régie autonome multi-services d’Agadir “Ramsa” à l’entrée de la ville d’Agadir, d’un coût de 363 millions de DH. A ces installations s’ajoutent celles nécessaires à l’alimentation électrique du projet de dessalement à partir du poste source de Tiznit. Le coût de l’alimentation électrique s’élève à 92 millions de DH.
Modernisation du périmètre irrigué d’Aoulouz
Toujours dans le cadre du développement du secteur agricole, la région de Souss-Massa connait également la réalisation, au niveau de la province de Taroudante, du projet de modernisation du périmètre irrigué d’Aoulouz.
Portant sur une superficie de 4.486 ha, ce projet concerne les collectivités territoriales d’Aoulouz, Id Aoukemad, El Faed et profite à quelque 6.000 exploitations agricoles exploitées dans le cadre d’une fédération composée de 7 associations d’usagers des eaux agricoles.
D’un coût global de plus de 470 millions DH, ce projet consiste à moderniser le réseau d’irrigation traditionnel gravitaire de séguias en terre qui entraîne beaucoup de pertes d’eau, en un réseau d’irrigation localisée qui a généralement une bonne efficience en eau.
Il vise ainsi la valorisation des eaux d’irrigation, l’intensification et l’amélioration de la production agricole et l’augmentation des revenus des agriculteurs, avec une hausse de la valeur ajoutée par hectare de 4.000 DH à 28.000 DH.
(MAP)
Dessalement : Le gigantesque projet d’Agadir
6 février 2020
Le projet de dessalement d’Agadir est l’un des plus grands projets au Maroc et même dans la région méditerranéenne et africaine a indiqué jeudi le Directeur général de l’Office national de l’électricité et de l’eau potable (ONEE), Abderrahim El Hafidi.
Dans une déclaration à la presse à l’occasion du lancement par le Roi Mohammed VI des travaux de réalisation du réseau d’irrigation à partir de la Station de dessalement d’eau de mer d’Agadir, El Hafidi a relevé que c’est un projet “très structurant et innovant”, surtout en matière d’optimisation du coût de production, et une première en matière de mutualisation entre la production de l’eau potable et de l’eau d’irrigation.
Ce projet permettra de réaliser l’une des plus grandes stations de dessalement au niveau de la région méditerranéenne et africaine avec une capacité initiale de 275.000 mètres cube (m3) par jour, dont 150.000 par jour destinés à l’eau potable, a-t-il encore souligné, ajoutant que ce projet permettra également l’accès à l’eau potable d’environ 1.600.000 habitants de la région du grand Agadir et développera l’économie agricole et tout ce qui a trait à la problématique d’irrigation. Il a en outre précisé que c’est un projet pour lequel “nous avons pris en considération un facteur d’une grande importance conformément aux instructions du Roi Mohammed VI et qui est le coût de production”, expliquant que, généralement, le mètre cube produit à partir du dessalement de l’eau de mer a un coût très élevé au niveau mondial.
El Hafidi a, par ailleurs, mis l’accent sur trois paramètres sur lesquels ils ont agi pour réduire ce coût de production. Le premier concerne le recours aux dernières générations en matière de technologies pour pouvoir réduire le coût de l’énergie de production, lesquelles sont améliorées par un système appelé le “système des échangeurs de pression” qui est fait de la filtration sous haute pression et “permet de récupérer l’énergie et de réaliser un impact très positif sur le coût de l’énergie par m3 produit et réduit à peu près 43%”.
Quant au deuxième paramètre, il concerne, selon le responsable, le raccordement de la station de dessalement à un parc éolien, étant donné que le “Maroc a un potentiel renouvelable très puissant et qu’il est l’un des rares pays à produire de l’énergie à partir de l’éolien avec un coût très optimisé”.
Le troisième et dernier paramètre est lié au transport de l’eau dessalée à partir de la station de dessalement vers le réseau de distribution du grand Agadir, a-t-il fait savoir, notant que “nous avons bénéficié de la géographie de la région pour pouvoir mobiliser la force gravitaire et ne pas utiliser l’énergie électrique pour ce transport, ce qui permet d’avoir un mètre cube très optimisé”
RÉGIONS
Tourisme: Marrakech va à la chasse des clandestins
Par Badra BERRISSOULE | Edition N°:5688 Le 31/01/2020 | Partager
170 faux guides arrêtés en janvier en flagrant délit
La plupart sont des récidivistes et s’en sortent avec des amendes
Nul ne peut contester que le tourisme reste de grande importance pour Marrakech dont l’activité économique se base principalement sur ce secteur. De fait, lorsque les touristes se sentent menacés ou harcelés, ce sont autant de touristes qui ne reviendront pas (voir L’Economiste n°5670 du 7 janvier 2020).
Les cas d’arnaque rapportés par L’Economiste ont suscité des réunions et poussé à un plan d’action. Ainsi, depuis le début de l’année 2020, la brigade touristique a démarré la chasse aux faux guides, premiers intervenants dans les affaires d’arnaque et de harcèlement des touristes. En trois semaines, ils ont procédé à 300 arrestations pour usurpation de la qualité de guide accompagnateur qui concerne 170 individus.
Dans le lot, il y a des récidivistes qui, une fois relaxés par l’autorité judiciaire, reprennent du service. Ce sont très souvent des jeunes des quartiers de la médina, qui ont abandonné l’école -des hitistes- comme ont les appelle à Marrakech. Ils attendent les touristes à la sortie des maisons d’hôtes et leur proposent la visite.
«L’approche sécuritaire n’est pas la solution pour éradiquer le fléau car, très souvent, ces faux guides sont juste condamnés à une amende qu’ils payent et reviennent dans le circuit», regrette Jamal Saadi de l’Association provinciale des guides. «Il faut réfléchir à une solution pérenne, recycler ces jeunes issus des quartiers de la médina, les former dans le tourisme et surtout les employer».
Pour certains guides locaux, outre la mauvaise image que peuvent donner les usurpateurs, il y a aussi la concurrence illégale que les accompagnateurs agréés subissent de la part des faux guides, des chauffeurs de taxi et parfois des réseaux bien organisés sur la toile. Rappelons que le tarif d’une sortie guidée est de 250 DH/jour, bien que ce ne soit pas là l’enjeu.
Tout comme pour les chauffeurs de taxi, l’enjeu pour les faux guides est une mise en relation avec les touristes qui ne connaissent pas la destination et la «commission» qu’ils percevront du bazar ou du restaurant auquel ils vont prescrire la clientèle. Il n’est de secret pour personne (y compris pour les touristes) que le guide accompagnateur perçoit des commissions de la part d’un bazariste ou autre commerce visité ou même d’un restaurant. L
e séjour, les visites… se font parfois en fonction de ce droit de passage. Même des TO et quelques voyagistes le pratiquent. Outre les faux guides, la Brigade de la police touristique à Marrakech a également arrêté en flagrant délit huit autres personnes pour «harcèlement» contre des touristes étrangers. Les réclamations pour harcèlement et pour arnaque reviennent souvent dans les réclamations des touristes sur les sites comme tripadvisor. D’où ces campagnes d’action. Espérons que ça va durer!
Que dit la loi
LA loi actuelle qui régit la profession précise que seuls les guides et les accompagnateurs marocains détenteurs d’une autorisation délivrée par le ministère de tutelle peuvent accompagner les touristes dans leur visite. L’article 21 du même texte précise que toute personne n’ayant pas un agrément et exerçant une activité rémunérée d’accompagnateur de tourisme sera punie conformément à l’article 391 du code pénal. Ce dernier prévoit de l’emprisonnement de trois mois à deux ans et une amende de 120 à 5.000 DH ou de l’une de ces deux peines seulement.
De notre correspondante permanente, Badra BERRISSOULE